kimberly écrit

criminologie pour casser l'ambiance

Sharp Objects

Camille Preaker (Amy Adams) est reporter et doit retourner à la demande de son rédacteur en chef à Wind Gap, sa ville natale, pour enquêter sur le meurtre d’une adolescente et la disparition d’une autre. C’est un retour qu’elle appréhende car elle va devoir se confronter aux fantômes d’un passé encore bien présent.

Sharp Objets est l’adaptation en mini-série de 8 épisodes d’un roman de Gillian Flynn à qui on doit déjà le très connu Gone Girl adapté au grand écran. Les personnages féminins sont au cœur du récit et on y explore les liens ainsi que la part d’ombre des femmes d’une même famille. A chaque épisode on ressent un certain malaise et un petit effet gueule de bois ( peut-être à l’image de l’héroïne) : la violence se mêle avec un esthétisme avéré de façon aussi remarquable que dérangeante. Est-ce là une volonté de « sublimer la violence » ou une tentative de l’adoucir un minimum? Ou peut-être rien de tout cela.

C’est une série exigeante en ce que les apparences sont trompeuses (comme dans Gone Girl) et qu’elle nous demande de regarder la part la plus sombre de ses personnages mais aussi de faire face à la nôtre. On relèvera plusieurs niveaux de lectures mais pour ma part j’ai particulièrement apprécié que la focale soit placée sur les femmes et que leur violence soit illustrée. Sans glorifier cette dernière, Sharp Objects rend toutefois aux femmes leur pouvoir d’initiative, leur agentivité, sans que cette violence soit animée par la vengeance ou pour s’attirer les faveurs d’un homme. Si aujourd’hui de plus en plus de séries offrent à voir un autre portrait de la femme éloigné des clichés qu’elle est censé performer (douceur, bienveillance, passivité) elle fut je pense une des premières a bousculer ces représentations, qui plus est en y associant une violence tant physique que psychologique : le care attribué aux femmes peut être des plus toxiques, la maternité n’est pas une fin en soi, mais aussi le sujet encore très tabou qu’est la violence des adolescent.es. Malgré l’inconfort qu’on peut ressentir on y retourne encore, moins animé par la volonté de découvrir l’auteur des crimes que pour plonger dans la psychologie et la personnalité de chaque personnage.

Pour une analyse cinématographique et psychologique j’ai trouve ceci intéressant.

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